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Logistique écologique

3 pistes pour relever le défi de la sobriété logistique

3 pistes pour relever le défi de la sobriété logistique

Avec la guerre en Ukraine, et dans le prolongement de la crise sanitaire, la notion de sobriété énergétique s’est invitée durablement dans l’actualité, sur fond de dérèglement climatique aux effets de plus en plus palpables (raréfaction des ressources, chute de rendements agricoles, menaces sur le cycle de l’eau et sur la biodiversité). Au-delà des risques liés à un éventuel défaut d’approvisionnement direct en ressources énergétiques (le gaz russe pour ne pas le nommer), la question de la dépendance énergétique d’un pays comme la France est une question qui embarque également la question de la logistique, de ses coûts financiers, humains et environnementaux. Parce qu’une action efficace sur la question de la sobriété énergétique passe aussi par une réflexion en matière de sobriété logistique. En tant que logisticien responsable, nous proposons ici trois pistes de réflexion…

Le défi logistique du dernier kilomètre

C’est une vérité quasi inscrite dans les tables de la loi de la logistique : plus on se rapproche du destinataire, plus le coût unitaire du transport logistique augmente. Une réalité particulièrement palpable au cours du dernier kilomètre, celui qui mène au client final. À une époque où les attentes et les exigences des clients ne cessent de croître (en particulier dans le secteur du e-commerce), il s’agit ainsi pour les entreprises de secteur de définir le meilleur point d’équilibre entre le coût de la prestation, la maîtrise des contraintes et la satisfaction du client. Sans oublier d’inclure dans l’équation la volonté des consommateurs eux-mêmes à s’impliquer dans une démarche vertueuse et responsable… Dès lors qu’elle n’impacte pas trop sur le résultat final.

Pour répondre efficacement à cet enjeu, notamment en ce qui concerne les zones urbaines denses et les métropoles, les véhicules hybrides, électriques et surtout la cyclo logistique fournissent dès aujourd’hui une batterie de solutions efficientes. On imagine sans mal l’impact positif que génèrerait une entreprise logistique en capacité de déployer une flotte de vélos cargo bien identifiable au sein d’une grande ville (impact démultiplié par une politique RSE à la hauteur en matière de qualité de vie au travail), soutenue par une seconde flotte de véhicules électriques légers pour les colis plus importants.

La problématique de l’emballage et de la réutilisation

Ça bouge dans le monde de la logistique

Dans le monde de la logistique, on se mobilise aujourd’hui pour améliorer sensiblement l’empreinte carbone des emballages. Sur ce terrain, les marges de gain sont considérables : recyclage, matériaux, optimisation des colis. Illustration avec deux exemples d’entreprises françaises…

La société Pack Up, installée en région Auvergne-Rhône-Alpes est un acteur important dans le secteur des mousses techniques recyclables destinées aux secteurs de l’industrie et du bâtiment notamment. Celles-ci permettent d’optimiser le calage de contenants comme les cartons, les containers ou les caisses en bois. Totalement ou partiellement recyclables, les matières premières utilisées pour la conception de ces mousses proviennent de matériaux recyclés avec de belles perspectives de progrès à moyen terme. En outre, Pack Up mesure avec précision l’impact environnemental de ses emballages en prenant en compte un large panel de paramètres en plus des émissions de CO2 (impact sur l’air, occupation des sols, eutrophisation de l’eau, etc.)

Autre exemple avec Weepack (société qui vient récemment de fusionner avec la précédente). Weepack fournit des emballages éco-conçus et sur-mesure en bois, mousse et carton en privilégiant les matériaux recyclés. L’exemple de Weepack est intéressant et inspirant pour Clic Logistic puisque cette entreprise a également fait le choix de remplacer l’ensemble de son parc de chariots élévateurs gaz par des engins électriques et de miser sur le photovoltaïque.

Ça se passe comment chez Clic Logistic ?

Chez Clic Logistic, le parti-pris d’une logistique frugale, responsable et humaine s’est imposée d’emblée comme partie intégrante de notre raison d’être. Et c’est parce que nous sommes pleinement conscients de la “nocivité” structurelle de notre activité sur le plan environnemental que nous avons redoublé d’initiatives radicales et de choix forts (parfois en rupture avec ce qui se fait par ailleurs) pour asseoir notre crédibilité en la matière. Notre engagement est en opposition quasi frontale avec les initiatives de greenwashing que l’on voit fleurir partout dans le monde industriel depuis que l’impasse climatique s’est imposée comme un thème majeur dans la société contemporaine. La raison ? Nous commençons par chercher des solutions de rupture, les mettons en place, en mesurons l’impact afin de les optimiser sans cesse… En clair : nous agissons avant de communiquer et n’inversons pas les priorités entre intentions (ou postures vertueuses) et actions.

Emballage des colis

La question du traitement de l’emballage des colis est un exemple éloquent de cette démarche concrète et radicale. Il se trouve que sur cet aspect essentiel de notre activité de logisticien (avec le transport), la marge de manœuvre est bien plus importante que ce que l’on pourrait croire de prime abord et que, poussé à l’extrême, on peut décemment revendiquer que le colis écologique existe :

  • en choisissant des matériaux d’emballage reconnus pour leur innocuité,
  • en choisissant des matériaux d’emballage reconnus pour leur potentiel de recyclage,
  • en substituant tous les scotchs plastiques par des matériaux de substitution aussi efficaces, mais neutres sur le plan environnemental comme les bandes kraft humidifiées 100% recyclables que nous employons systématiquement,
  • en sélectionnant le carton au juste format pour ne jamais « déplacer de l’air » dans des cartons semi-vides.

Optimisation et réutilisation des déchets

En marge de la gestion de l’emballage des colis stricto sensu, nous avons mis en place toute une logistique interne pour optimiser notre empreinte carbone. Cela passe en particulier par une gestion scrupuleuse des résidus inhérents à nos activités (et que nous nous efforçons de réduire à la source). Ceux-ci sont donc recyclés localement et en totalité, qu’il s’agisse de carton, de plastique, de bois, de papier-cartons, sans oublier les métaux et le compost. La réutilisation des emballages (carton et autres) est aussi une évidence dès lors que ceux-ci le permettent. Nous veillons ainsi à prioriser cette option, la plus simple et la moins énergivore, au maximum de ce qu’il est possible de faire.

Plus d’humain, moins de robotique

Dans un contexte global de raréfaction des ressources, et tout particulièrement des matières premières nécessaires à la construction de matériels de pointe tels que les robots, les machines outils, ou les serveurs, il existe une troisième piste d’avenir pour relever efficacement le défi de la sobriété logistique : la voie humaine. Il ne s’agit pas ici de militer pour un “modèle amish” dans un secteur qui ne serait ni soutenable ni fonctionnel sans un minimum de technologies pour le maniement de charges lourdes, l’affrètement de millions de m3 partout dans le monde ou le fonctionnement des centres de tri des plus grandes entreprises logistiques et commerciales mondiales. Mais simplement d’un nécessaire retour à une forme de modération quand celle-ci est possible. Et à bien y regarder, elle est possible dans bien des cas de figure. Dans le travail de revalorisation de certaines catégories d’invendus ou d’articles défectueux par exemple, via le recours à une main d’œuvre qualifiée (artisans, fab lab, ESAT…) apte à fournir une prestation sur-mesure difficilement réalisable par des machines. Cela passe aussi par un fort engagement sociétal de la part des acteurs du monde de la logistique. Par plus d’inclusion (de personnes handicapés notamment) ou le refus de toute forme de discrimination. En plaçant l’humain au cœur de son déploiement, Clic Logistic propose un certain nombre de pistes en la matière et milite, aussi souvent que possible, pour une optimisation des biens au détriment de la vitesse et pour une valorisation de l’existant par l’action humaine d’obédience “artisanale”.

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