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Logistique écologique

Donner une seconde vie aux objets, un défi citoyen

Donner une seconde vie aux objets, un défi citoyen

Dans un contexte massif de raréfaction des ressources, de tarissement des matières premières et de réchauffement climatique, nous n’avons plus le temps ni le “loisir” de gaspiller les objets que nous fabriquons. Même si les mentalités commencent à changer en matière de consommation, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour faire évoluer nos habitudes. Par exemple, celle qui consiste à jeter un objet dont nous n’avons plus besoin, parce qu’il est obsolète, abîmé ou parce que nous en sommes lassés…

Pourquoi donner une seconde vie aux objets est une question vitale ?

Parce que l’épuisement des ressources est là

Recyclage, reconditionnement, économie circulaire, obsolescence (programmée ou non), réemploi, réutilisation… Autant de termes et de mots clés qui se sont imposés dans le paysage au cours de ces 20 dernières années et qui n’ont, au fond, qu’une seule vraie raison d’être : l’épuisement des ressources de la planète. La question de l’épuisement des ressources en matières premières (minières, fossiles, forestières, halieutiques, etc.) est un sujet dûment renseigné aujourd’hui, avec des marges d’erreurs très faibles pour la plupart d’entre elles, et qui dessine un avenir aux contours plus qu’incertain pour la survie d’une grande partie de l’espèce humaine à l’échelle de la fin du siècle. Surtout quand cette problématique s’agrège à celles du réchauffement climatique et de l’effondrement des biodiversités. Quelle que soit la trajectoire que nous adopterons dans les années à venir et les choix qui seront faits, l’épuisement des ressources naturelles dessine un avenir dans lequel nous devrons obligatoirement nous adapter, et le plus tôt sera le mieux.

Parce que le « recyclage » n’est pas la panacée

Parce que nous faisons une distinction entre le recyclage au sens classique du terme et à la démarche qui consiste à donner une seconde vie aux objets par des actions non industrialisées, nous considérons que la solution du recyclage n’est pas une solution miracle, surtout en termes d’impact carbone et d’émissions de GES. Certes, recycler les matériaux est toujours plus intéressant que les détruire purement et simplement, mais il faut bien garder à l’esprit que le recyclage a un coût souvent élevé car Il implique des process industriels très lourds :

  • Le recyclage du verre (matériau recyclable à l’infini) implique de nombreuses étapes : collecte, tri, fusion du calcin (matière première du verre), transformation, remise en circulation.
  • Tri, broyage, brassage, désencrage, séchage, mise en bobine : le recyclage du papier n’a rien à envier à celui du verre. D’autant que seulement 60% du papier commercialisé en France est recyclé.

Quant au recyclage du plastique, il pose un autre problème, plus trompeur encore, puisqu’on estime qu’au niveau européen, seuls 30 % des déchets plastiques sont réellement recyclés.

En clair, le recyclage de ces matières premières apporte une réponse acceptable sur le plan de leur réutilisation directe et de leur remise en circulation. Mais à un prix extrêmement élevé sur le plan écologique. Pour le dire plus franchement encore : le recyclage en tant que soi n’est pas un geste écologique. La frugalité restant à ce jour la seule solution véritablement efficace dans une vraie démarche de préservation des ressources.

La Loi AGEC : un cadre juridique qui renforce l’économie circulaire

La loi AGEC (Anti Gaspillage pour une Economie Circulaire) a été promulguée le 1er janvier dernier. Elle comprend un nombre conséquent de mesures axées sur la réduction des déchets, la préservation des biodiversités et le renforcement de l’économie circulaire. Nous avons tous déjà pu évaluer la mise en place de certaines dispositions, comme la fin de la distribution systématique des tickets de caisse dans les supermarchés. Dans ses grandes lignes, la loi AGEC définit 4 champs d’actions : La réduction des déchets et la lutte contre le gaspillage (que nous allons détailler ci-dessous), la lutte contre les dépôts sauvages, ainsi qu’une meilleure information des consommateurs.

Réduction des déchets (échéance 2025, révisable tous les 5 ans jusqu’en 2040)

Interdiction progressive des articles en plastique tels que les bibelots plastiques (distribués notamment dans les fast-food), le suremballage des fruits et légumes dans la grande distribution, la vente de pailles et de couverts jetables en plastique.

  • Amélioration des initiatives de collecte, en particulier des bouteilles en plastique.
  • Déploiement de dispositifs de vrac.
  • Mise en place de fontaines à eau dans les ERP.
  • Installation d’un système de filtration dans les lave-linge neufs pour capter les microfibres plastique.

Lutte contre le gaspillage (échéance 2025, avant durcissement des sanctions)

  • Interdiction de destruction des produits invendus neufs non alimentaires, au bénéfice du don ou du recyclage.
  • Interdiction de l’impression systématique des tickets de caisse dans les supermarchés et commerces.
  •  Autorisation de la vente de médicaments à l’unité en pharmacie.
  • Dynamisation de la vente en vrac avec autorisation pour les consommateurs d’utiliser leurs propres contenants.
  • Création de fonds de soutien pour les ressourceries.

Nos actions concrètes pour donner une seconde vie aux objets

Clic Logistic n’a pas attendu les orientations de la loi AGEC pour se positionner dès sa création comme un acteur engagé et actif sur le plan de l’impact environnemental de son métier de logisticien. Et les choix forts que nous avons fait d’emblée pour mettre nos convictions en conformité avec nos actes en sont la preuve. Avec comme ligne directrice la promotion d’une logistique vertueuse, frugale, responsable, hyper concurrentielle.

Parmi les 6 missions qui nous incombent au titre de notre statut d’entreprise à mission, celle de la gestion des retours, du tri et des destructions entre en résonance directe avec notre ambition de donner une seconde seconde vie aux objets. Il s’agit donc pour nous de TOUT faire pour donner une seconde vie aux objets et produits que nos clients ne peuvent plus exploiter en l’état. Et répondre ainsi à notre feuille de route : jeter le moins possible, et toujours en dernier recours.

Le don aux associations, aux ressourceries ou à des pays émergents

Acier, bois, semi-conducteurs, produits céréaliers… Alors que les pénuries de matières premières se multiplient, avec des conséquences multiples pour l’industrie (difficultés d’approvisionnement), le consommateur (hausse de l’inflation) ou les populations les plus fragiles (raréfaction des biens de première nécessité), offrir une seconde vie à un maximum d’objets tend ainsi à devenir une nécessité vitale.

De même, le gaspillage et la condamnation au pilon de produits encore viables ou consommables n’est plus acceptable. Dans cet esprit, privilégier l’option du don nous semble être une option gagnante pour tout le monde. À titre d’exemple, 140 millions de livres sont détruits chaque année en France, soit 25 % de la production totale. Or, les débouchés sont multiples pour une grande partie de cette production : associations, bibliothèques itinérantes, pays émergents ou en voie de développement. Chez Clic Logistic, nous n’envisageons pas l’envoi au pilon de livres avant d’avoir exploré toutes ces pistes et sollicité l’ensemble des ressources de notre écosystème.

Un recours massif aux ESAT

Redonner une seconde vie aux objets implique bien souvent des prestations manuelles pour les reconfigurer, les nettoyer ou les réparer. Et nécessite donc la mise en place d’une logistique spécifique.

Chez Clic Logistic, nous multiplions partenariats et projets avec les ESAT locales (Etablissement et Service d’Aide par le Travail). Une manière de faire coup double en fournissant du travail à des personnes en situation de handicap tout en assurant la remise dans le circuit de produits et objets divers initialement voués à être détruits.

Quand le secteur du vêtement donne l’exemple

Même si proposer une seconde vie aux objets est une démarche vertueuse et éminemment utile, l’idéal serait que ceux-ci en aient une seule, infinie et durable. Cela reviendrait à proposer des produits à durée de vie (quasi) illimitée, c’est-à-dire solides, qualitatifs et bien sur éco-conçus. Le secteur du vêtement est intéressant à ce titre avec de plus en plus de marques qui proposent aujourd’hui une vision disruptive de leur métier, en contradiction totale avec les pratiques en vigueur des plus grandes marques internationales. Leur concept : mener une vraie réflexion en amont sur chaque nouveau produit fabriqué, consulter les consomma(c)teurs pour connaître leurs attentes, ne produire que ce qui est commandé en sollicitant des filières labellisées, privilégier une haute qualité un peu plus chère à l’achat mais infiniment plus “rentable” (dans tous les sens du terme) au final.

Ne rien stocker, ne rien jeter. Les marques de vêtements Asphalte, Nudie Jeans ou Au juste illustrent bien cette approche “révolutionnaire”, privilégiant la longévité et la rareté au détriment du bénéfice immédiat et de la quantité. On peut citer également des marques comme Barooders (plateforme e-commerce spécialisée dans l’achat et la vente de produits outdoor de seconde main), Faguo pour son engagement environnemental sans concession ou encore la marque Petit Bateau.

Autant d’exemples à suivre dans un monde qui n’a plus les moyens de s’offrir le “luxe” du gaspillage…

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